Si l’attention concentrée est indispensable à l’apprentissage, jusqu’où doit aller un enseignant du postsecondaire afin de préserver ses élèves des distractions ? Devrait-il interdire les ordinateurs portables en classe? En fait, le portable en classe, utile ou nuisible? Doit-on favoriser le multitâche dans l’apprentissage ou le bannir?
David E. Meyer, professeur de psychologie à l’Université du Michigan à Ann Arbor, un éminent spécialiste de l’attention a distribué une feuille sur laquelle était inscrit : Tu n’auras point d’appareils électroniques dans la salle de classe. Il commente ainsi : « Je pense qu’avec tous les médias qui sont maintenant disponibles, il est plus logique pour le professeur de distribuer le matériel qui lui semble absolument essentiel, soit après la présentation ou avant. Ou vous pouvez enregistrer la présentation et la rendre accessible aux étudiants pour qu’ils puissent la revoir. Si vous souhaitez créer le meilleur environnement d’apprentissage, je pense qu’il est préférable de demander aux élèves de vous écouter et d’écouter les autres attentivement. S’ils commencent à prendre des notes, ils vont rater quelque chose que vous aurez dit. »
Plusieurs autres chercheurs qui se sont intéressés à l’attention reconnaissent qu’ils n’ont pas essayé de fixer de règles strictes sur l’utilisation d’ordinateurs portables en classe. Par exemple, Kane, un psychologue à Greensboro, a pensé à avoir une section spéciale réservée aux portables dans une salle de conférence. De cette façon, les élèves n’auraient pas à se laisser distraire par les écrans de leurs voisins s’ils ne veulent pas l’être. » Au-delà de cela, cependant, il est réticent à prendre position. Beaucoup d’étudiants prennent légitimement des notes sur leur portable et il ne veut pas empêcher cela.
De même pour Clifford I. Nass, professeur de psychologie à l’Université de Stanford, qui autorise l’ordinateur portable en classe, même si ce choix l’embarrasse, compte tenu de ses recherches.
« Il serait tout simplement trop étrange d’interdire les portables dans un cours qui porte sur les ordinateurs et la société », plaide-t-il.
D’autres chercheurs disent que les enseignants devraient faire la paix avec le nouveau monde du furetage et du multitâche. N. Katherine Hayles, professeure émérite d’anglais à l’Université de Californie à Los Angeles, a fait valoir dans une série d’essais que le nouveau monde multimédia génère une « hyper-attention » qui est différente, mais pas nécessairement pire que l’attention au sens traditionnel du terme.
Je suis d’accord pour dire que les dernières années ont été marquées par une incursion considérable des technologies de l’information et de la communication (TIC) en pédagogie universitaire. Selon plusieurs (voir Bates et Poole, 2003), les TIC représentent dorénavant le secteur le plus dynamique et le plus populaire sur le marché de l’enseignement postsecondaire. Mais les TIC contribuent-elles réellement à l’acquisition, au maintien et au développement de compétences et de savoirs fondamentaux? Favorisent-elles la persévérance et la réussite des étudiants en milieu universitaire? Doit-on laisser l’ordinateur portable faire partie du décor et accepter le multitâche dans l’apprentissage? Ces questions très pertinentes sont personnelles à chacun. Pour ma part, je persiste à dire que pour enseigner, la technologie doit simplifier mais ne pas divertir. Et comme le dit si bien le professeur Howard Rheingold : « La maîtrise de l’attention en classe est un exercice collectif et toujours mouvant », auquel il faut associer selon lui, les élèves (leur demander d’éteindre leur ordinateur à certains moments, de participer à une recherche précise sur le Web à un autre, de prendre des notes pour l’ensemble du groupe, etc.). J’abonde dans ce sens lorsqu’il avance : « L’attention est une compétence qui doit être apprise, pratiquée, et mise en forme. »
Finalement, je pense que chaque élève doit être plus que jamais reconnu comme l’acteur central de sa réussite scolaire et être partie prenante des actions éducatives qui le concernent. À mon avis, il relève donc de sa responsabilité de prendre sa réussite scolaire en main. C’est à lui de prendre ses propres décisions face à sa façon de se comporter en classe. On ne peut pénaliser un groupe pour quelques jeunes qui manquent de maturité. Par contre, l’enseignant possède un rôle important dans la manière d’utiliser et d’intégrer pédagogiquement les TIC dans ses pratiques pédagogiques, alors que l’étudiant a la responsabilité d’utiliser cette nouvelle technologie à bon escient.
Alors est-ce que le multitâche peut faire partie intégrante de l’apprentissage dans les cours universitaires? Je dis : « Laissons à chaque enseignant la liberté de prendre les décisions qui lui semblent les meilleures selon ses convictions et selon ce qui le rend le plus à l’aise. »
David E. Meyer, professeur de psychologie à l’Université du Michigan à Ann Arbor, un éminent spécialiste de l’attention a distribué une feuille sur laquelle était inscrit : Tu n’auras point d’appareils électroniques dans la salle de classe. Il commente ainsi : « Je pense qu’avec tous les médias qui sont maintenant disponibles, il est plus logique pour le professeur de distribuer le matériel qui lui semble absolument essentiel, soit après la présentation ou avant. Ou vous pouvez enregistrer la présentation et la rendre accessible aux étudiants pour qu’ils puissent la revoir. Si vous souhaitez créer le meilleur environnement d’apprentissage, je pense qu’il est préférable de demander aux élèves de vous écouter et d’écouter les autres attentivement. S’ils commencent à prendre des notes, ils vont rater quelque chose que vous aurez dit. »
Plusieurs autres chercheurs qui se sont intéressés à l’attention reconnaissent qu’ils n’ont pas essayé de fixer de règles strictes sur l’utilisation d’ordinateurs portables en classe. Par exemple, Kane, un psychologue à Greensboro, a pensé à avoir une section spéciale réservée aux portables dans une salle de conférence. De cette façon, les élèves n’auraient pas à se laisser distraire par les écrans de leurs voisins s’ils ne veulent pas l’être. » Au-delà de cela, cependant, il est réticent à prendre position. Beaucoup d’étudiants prennent légitimement des notes sur leur portable et il ne veut pas empêcher cela.
De même pour Clifford I. Nass, professeur de psychologie à l’Université de Stanford, qui autorise l’ordinateur portable en classe, même si ce choix l’embarrasse, compte tenu de ses recherches.
« Il serait tout simplement trop étrange d’interdire les portables dans un cours qui porte sur les ordinateurs et la société », plaide-t-il.
D’autres chercheurs disent que les enseignants devraient faire la paix avec le nouveau monde du furetage et du multitâche. N. Katherine Hayles, professeure émérite d’anglais à l’Université de Californie à Los Angeles, a fait valoir dans une série d’essais que le nouveau monde multimédia génère une « hyper-attention » qui est différente, mais pas nécessairement pire que l’attention au sens traditionnel du terme.
Je suis d’accord pour dire que les dernières années ont été marquées par une incursion considérable des technologies de l’information et de la communication (TIC) en pédagogie universitaire. Selon plusieurs (voir Bates et Poole, 2003), les TIC représentent dorénavant le secteur le plus dynamique et le plus populaire sur le marché de l’enseignement postsecondaire. Mais les TIC contribuent-elles réellement à l’acquisition, au maintien et au développement de compétences et de savoirs fondamentaux? Favorisent-elles la persévérance et la réussite des étudiants en milieu universitaire? Doit-on laisser l’ordinateur portable faire partie du décor et accepter le multitâche dans l’apprentissage? Ces questions très pertinentes sont personnelles à chacun. Pour ma part, je persiste à dire que pour enseigner, la technologie doit simplifier mais ne pas divertir. Et comme le dit si bien le professeur Howard Rheingold : « La maîtrise de l’attention en classe est un exercice collectif et toujours mouvant », auquel il faut associer selon lui, les élèves (leur demander d’éteindre leur ordinateur à certains moments, de participer à une recherche précise sur le Web à un autre, de prendre des notes pour l’ensemble du groupe, etc.). J’abonde dans ce sens lorsqu’il avance : « L’attention est une compétence qui doit être apprise, pratiquée, et mise en forme. »
Finalement, je pense que chaque élève doit être plus que jamais reconnu comme l’acteur central de sa réussite scolaire et être partie prenante des actions éducatives qui le concernent. À mon avis, il relève donc de sa responsabilité de prendre sa réussite scolaire en main. C’est à lui de prendre ses propres décisions face à sa façon de se comporter en classe. On ne peut pénaliser un groupe pour quelques jeunes qui manquent de maturité. Par contre, l’enseignant possède un rôle important dans la manière d’utiliser et d’intégrer pédagogiquement les TIC dans ses pratiques pédagogiques, alors que l’étudiant a la responsabilité d’utiliser cette nouvelle technologie à bon escient.
Alors est-ce que le multitâche peut faire partie intégrante de l’apprentissage dans les cours universitaires? Je dis : « Laissons à chaque enseignant la liberté de prendre les décisions qui lui semblent les meilleures selon ses convictions et selon ce qui le rend le plus à l’aise. »
Voici mon travail.
RépondreSupprimerC.mercier@hotmail.com
EDU 2030 Les TIC dans l'enseignement du français